Aujourd’hui, c’est sortie longue, 167 km pour aller jusqu’au Pas de Peyrol. Mais la distance effraie certains et 3 d’entre-deux optent pour un départ en voiture jusqu’à Saint Gènes Champeste. Ils sont 3, Éric B, Alain D et Philippe. Pour les douze autres, les jambes couinent toujours au départ de l’hébergement.
À peine parti et déjà un couac GPS. Après le premier virage à gauche, il fallait prendre la seconde à droite, raté. Direction le col de Vendeix et la station de la Stèle. Un gruppetto s’est formé pour monter tranquillement, seuls Vincent et Éric LC montent devant Paul et Didier.
Après la Stèle vient la quatrième ou cinquième intersection et nouveau couac GPS, une majorité continue tout droit au lieu de tourner sur la gauche.
Le parcours s’effectue sur des routes tranquilles et peu de voitures viennent perturber l’avancée de nos coureurs. Les paysages sont splendides, les villages perdus au milieu des prairies.
Le groupe se reconstitue à Saint Gènes Champeste, avant une longue descente. Le calme de la campagne est parfois perturbé par des groupes de motards encadrés par des motards de la gendarmerie.
À Apchon une fontaine s’offre à notre peloton mais une charmante personne nous indique qu’il n’y a pas d’eau potable mais qu’elle peut nous remplir les bidons. Merci à elle !
La route serpente ensuite dans cette grande vallée jusqu’au pied du col de Serre, première marche vers le Pas de Peyrol. Le peloton s’y égrène et chacun avance à son rythme. Un long faux plat entre le col de Serre et les derniers kilomètres du Pas de Peyrol permet de préparer les derniers kilomètres les plus pentus. En effet, une pancarte annonce 2 kilomètres avant le sommet et 9,5% de moyenne. C’est âpre, et nos camarades souffrent avant de pouvoir sortir leurs sandwichs. Les premiers prennent place sur un escalier abrité du vent.
Un groupe de motards encadré par un motard de la gendarmerie s’arrête au sommet. Un vélo randonneur fait une remarque sur le bruit des moteurs en marche. La gendarme vient le voir et lui fait tout un palabre. Nos cyclistes observent la scène de loin en dégustant leurs sandwichs. Soudain, les moteurs s’arrêtent et nos camarades, taquins, manifestent bruyamment leur contentement du calme retrouvé. Las, les motards vexés redémarrent leurs engins, dans une pétarade infernale et repartent bruyamment.
Le ciel se couvre et le vent se met à souffler plus fort. Il fait frais et tout le monde s’active pour se couvrir et repartir. Les organismes se rafraîchissent dans cette première partie très raide. Au fur et à mesure de la descente, le soleil revient, le vent est favorable et les corps se réchauffent. Un petit arrêt pour débâcher et la progression continue toujours dans de magnifiques paysages. Mais la route n’est jamais plate et les ascensions succèdent aux coups de cul. Les réserves s’amenuisent et les coups de pédales sont plus difficiles. Le peloton s’étire, se disloque et se reforme au rythme des ascensions des carrefours, des villages et des points d’eau. Nous sommes en milieu d’après-midi et cela fait quelques heures qu’ils roulent nos gaillards.
Lors d’un arrêt dans un village, le peloton s’élance dans une descente et, comme à son habitude, Christophe prend la tête et le reste du peloton suit en formation groupé, sauf Éric LC qui, faisant l’inventaire de ses poches, a pris un peu de retard. Christophe amène tout le monde dans une petite route à gauche, sur une pente raide, et, quand tout le monde est aux prises avec ses dérailleurs, annonce un hors parcours. Éric LC passe tranquillement devant le spectacle désolant ou désopilant… du troisième couac GPS.
Notre peloton trouve sur sa route quelques antiquités roulantes des années 20 en excellent état. Ça sent le carburant et l’huile mais elles roulent bien. S’en suivent une descente, une traversée de village et une côte répertoriée sur à peu près tous les Garmin du peloton. Michel Ve, jusque-là très discret dans les ascensions, se trouve des ailes et vient talonner Vincent qui caracole en tête depuis le départ. Michel Ve perd quelques mètres et sent le souffle chaud d’Éric LC sur sa nuque. Ce dernier ne cherche pas à revenir mais à s’économiser et se ravitailler, le témoin de la jauge à carburant est allumé…
En haut de cette bosse, nouveau regroupement, les visages sont plus fatigués, la fatigue se fait sentir. Il faut un peu de temps pour que tout le monde arrive au sommet. On ne laisse pas beaucoup de temps aux derniers pour récupérer, à peine sont-ils arrivés que certains veulent repartir. Philippe n’a pas l’habitude de ce rythme et se retrouve piégé par ce départ. Éric LC l’attend un peu, rattrape les premiers pour demander de ralentir mais rien n’y fait. Éric LC attend Philippe et le ramène sur Alain D et Éric B quelques kilomètres avant le village où sont garées les voitures. Là, nouveau regroupement, Alain D, Éric B et Philippe embarquent les vélos sur les voitures mais également Paul qui décide de stopper son aventure du jour.
Michel Ve est en grande forme et passe son temps devant avec Vincent et Éric LC. Les voitures passent en revue le peloton, Paul et Éric B restent discuter quelques instants avec Vincent et Michel Ve continue d’avancer sur une belle départementale en descente. Paul et Éric B doublent Michel Ve à grand renfort de klaxons. Michel Ve tente de profiter de l’aspiration et continue sur sa lancée. Derrière Vincent et Éric LC regardent Michel Ve s’en aller quand leur GPS leur indique qu’il faut prendre la première à droite, ils crient, hurlent pour rappeler Michel mais celui-ci ne les entend pas, tout à sa descente, grisé par la vitesse. Encore un couac GPS… Le reste du peloton rejoint Éric LC et Vincent à l’intersection mais toujours pas de Michel Ve. Et comme Michel Ve n’a ni le parcours sur son GPS ni de téléphone, Michel Vi, le seul motorisé (en plus il encore de la batterie), se propose de voir où se trouve Michel Ve. Quelques minutes plus tard, les 2 Michel se sont trouvés. Un appel téléphonique plus tard, Michel et Éric conviennent de se retrouver au village de Chastreix.
La suite du parcours se déroule sans accroc mais la remontée sur la Stèle est compliquée pour les organismes qui commencent à ressentir la fatigue avec près de 7h de pédalage. La descente rapide permet de rejoindre rapidement la Bourboule, il reste encore la remontée sur notre hébergement.
Une très belle journée de vélo, 168 kilomètres de vélo et entre 7h30 et 8h de pédalage. Nos compagnons sont fourbus mais contents de leur exploit. La douche est bienvenue et le repas du soir (poulet et frites) est le bienvenu !